Les éphémères


















L'affranchissement n'est pas doux
Ni sans rechutes exquises
Une trace à suivre se perd dans l'épais manteau qui nous couvrait jadis
Celui lourd et sans pli de la perfection des dates
Un temps civil et froid
Généreux aussi
Le penchant sans humeur de la besogne accomplie
Et des immobiles rétributions aux coûts de nos efforts
Payée la validité de notre présence
Payé le grain
Triée l'ivraie
Nous savions qu'il en était de quelque chose
Puis vinrent les faits
Leur sourire lapidaire
La brisure des chants et la perplexité
Que tout était pour rien et que c'était la peine
Que la fissure elle-même était le mouvement
Et la fin, simplement la fin
Furtive idée de muselières qui seraient anodines
Des pas avancés pour leur seule beauté
Celle du vide abusif et des gratuités
La mesure n'est pas là où tout est suspendu
Pas de but ni de victoire sauf à les assouvir
Et drainer dedans, drainer les mauvaises peines
Brûler le marbre des chutes
Les cendres traceront la ligne du vain discours
La rumeur se taira
Et avec elle l'envie d'appartenance
S'élever de ceci qui n'est que masse humide
L'absence est sèche et véloce
La distance, la lutte
Matrices mouvantes des palpitations.




Février 2012

BBC 3. German Requiem Brahms.