Avant que tous, tous aient fondu dans leur rectangle atone
Avant qu'ils aient perdu leurs pupilles, les autres, les mi-mots
Prends-moi
Avant que tout en ce lieu grand ouvert soit aplati aux angles et battu
Battu, tout aux standards de l'indivis
Hante-moi, un peu
Dis le moi, que c'est un moment qui passe
Ce droit fil vers l'uniforme et le mal
Devenu un axiome au banc des biologies
Avant que plus jamais, jamais
Ici, là, pareil, je ne me sente
Encore chez moi
Étrangère aux bruits de mes frères
Hébétée autant qu'eux par ce qu'ils deviennent
Que je guette aux détours
Avant que plus aucun ne sache ce qu'était l'angoisse
Et l'ivresse et le sol laqué des idées
Prends-moi
Anéantis-moi dans cette impasse où tu te perds
Qui me laissait encore l'envie, l'envie
De serrer de l'ennui dans les paumes, que tu m'aurais offert
Ton ennui, bien plaqué aux lieux des tatouages
Ton ennui comme la seule marque indescriptible
Le luxe d'une vie qui se chercherait, d'abord
Juillet 2017