Anémie d'amour









 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Aux aubes
C'est aux aubes que les cartilages crissent
Secs du défaut d'atour
Sous la canopée, à tire larigot
Les nervures délicates de mes vies s'enfoncent dans l'avenir
Par à-coups ou par la lente détermination de mes fronts tenaces
Par la patience aussi
Se brode fil à fil sous les aiguilles de ma volonté
L'histoire de mon bien
Ma précise affectation dans les méandres de mes choix
Et là, je vis la présence endémique d'un enthousiasme
Toujours régénéré par l'idée
De mon dos précis attendant l'heure
Appuyé aux angles des aéroports
Léger et venteux comme une brise
Mais présent assez pour qu'il m'emporte
Vers les zones encore inconnues
De mon dessein
À pleines mains
Dans l'argile temporel
C'est une vie ciselée avec délicatesse
Un artisanat de haute précision 
Mais c'est aux aubes
Aux aubes  
Entre les  feuilles de route et ma volonté sans faille
Que se penche jusqu'au sol la fatigue
La même
Qui donne à tout ce flux sanguin de la passion
Un soudain besoin de s'étendre
S'allonger enfin pour entendre
Bruissant sous lui
Sur un rythme beaucoup trop lent 
Pour apaiser par son content
L'anémie d'amour





Septembre 2016