Le regard de Fanon











Ce fût un long apprentissage
Âpre aux rêvasseries souvent
Au début
Quand la bonne mesure du poids de leurs regards
N'avait pas été prise encore
Et que je rebondissais sur ce qu'ils toisaient
De moi
Et, mais moins
Moi d'eux
Ce fût un lent rétrécissement
De cet espace
Où grillaient les écarts
Les manoeuvres
D'approche
De refus
Les échanges crépitants des signes
La déflagration des rencontres
Possibles
Ou non
Je dus apprendre à m'oublier
A ne plus avancer à l'ombre électrifiée
De leur envie
A trouver en amont des dunes
Des abris
Des plis soyeux où ne plus être
Sauf à l'être sans condition
Il déjeune là-bas
Tournant la tête
Me vient comme un appel
Le regard de Franz Fanon
Je voudrais bien qu'encore
Ma parure me soit fidèle
Qu'encore soit aisée ma reconnaissance
Pour ne pas avoir à penser
Aux séductions possibles
Qui volent dans la poussière
De son dos qui s'en va 








Août 2017