Calendes bioniques
Quelle année ?
L'âge, le temps de l'âge égaré
Heurtant à chaque avancée les mêmes rudesses
Les créations innombrables d'un monde exsangue
Essoufflé, s'effondrant en geignant dans nos mains
L'envelopper dans les bras qui continuent d'y nager
Creuser jusqu'au fond de ses yeux pour en extraire
L'idée d'homme
Éperdue, ravinée, incertaine
S'y chercher en vain
L'âge et la sagesse
Petits donjons dorés
Mis à miroiter comme des clôtures à abattre
Dans le fond des rêves pourpres de la jeunesse
L'existence. Rétrospective de l'impossible
Heurt régulier
Où la perplexité entraîne à sa traîne
Le mirage de savoir
En maîtresse jamais rassasiée
Et quelle année ?
Qui voit chaque année
La part d'humain se fendre
Le vœu pieux d'advenir s'émietter
La coupe déborde de notre humus
De ce que nous devions connaître et dompter
Qui pend, nous perd, nous enterre
Le seul cumul boulimique de faits et des effets
Sans nous pour les dépouiller
Une fièvre qui nous prend
A défaire les millions de millions d'heures vaines à transpirer
De la sueur des autres
Les miens !
Les miens !
Condamnés à se vomir en s’enlaçant ?
Novembre
2016
Novembre 2016