Alma Mater



On a beau, on a beau l'invoquer

La fibre de notre hymen est dure à la détente

Et si la tête haute de temps à autre j’ai cru marcher

Ce n'est certes pas grâce au voile dont tu as enveloppé le paquet

 Sur la route de notre entre-deux mers

Le nord part en tous sens et les sens aux aguets

Suivent le cours peu balisé des fantaisies célestes 

 Pas de butée discrète qui nous apaise

Gagnée aux rencontres grandioses mais funestes

À la loi des pénétrations surprenantes 

 Dévouée sans doute aucun à l'ouverture, la perdition incluse

Les traînes dans lesquelles tu te prenais les pieds m'étranglent

Quand je chute

Comment avoir confié mes sorts à ton incorrigible ignorance des faits ? 

 Au fatum de ta candeur millénaire

Et comment résister à la sanction spontanée de tous ces propos glacés

Où, dans ce capharnaüm, chercher la femme sans plier sous la prière

Traduisant sans pause possible la formule de l'étrange

En mots décents

 Bafouée, perdue dans une matrone pour toujours bornée sous l'auréole

 À l'âcre ange je dis cependant merci pour la visite

Le fruit de mes entrailles explosera

Que tu le saches ou non

Dans la quête d'un point de conjoncture

La mise à disposition de notre écart vertigineux

Pour nos mystères en tous genres

Puisqu'il s'agit de les éclairer, je n'ai de peur

Que ce savoir discret que j'y ai acquis s’évapore

 Si elle est plus grave

 La voix cessible est aussi plus chimérique

 

Août 2011

t 2011