Sage




Je siège un peu à l'étroit dans mon diaphragme
Tant tardive à m'épanouir
Maladroite à me frayer un chemin
Sous les souffles acidulés des gloses
Dans une poussée d'échine
J'envisage le long trajet sans frémir
Molasse mais tentant de grimper assez haut
Au moins jusqu'aux voûtes des songes néfastes
Résistant tant à la poussée des maux plombés
  Qu'aux aisances volatiles
S'impose alors par surprise
Allongée sur le dos
Au calme assez au fond des élixirs gastriques
Évanescente par nécessité
Soudain, s'impose la preuve
La preuve trébuchante
L'idée, l'idée même d'un destin
A chérir bien mais la tête sous l'eau
Pas de disciplines orientales
Pas de mythologie dévote où s'abandonner
Pas de lobes frontaux maîtres du jeu
L'encens des éternités peu sensible aux murmures
Pincée la bouche
Pas les cordes des lyres
Pas lié l'attelage aux autels
La mort aphone me soutient avec abondance
Dans un calme presque olympien
La mort et l'écho ineffable des lames tièdes de l'épreuve
Tout s'est tu
Le bruit de l'espoir et les cacophonies du corps en alerte
C'est, à l'heure indiquée, hourra !
Une vapeur humble mais généreusement musicale
Dont l'estomac et son rythme inaccessible enrobent chaque artère, chaque muscle
Un étonnement, un étonnement
Celui d'un principe 
Une disponibilité radicale émergeant sans hésitation de tout l'ancien tumulte


Avril 2012