Déliés




Il aura déteint, tremblé puis fondu , le fil qui nous reliait aux grandes plaines bleues
nous avons marché, la main de l'autre posée sur notre oreille
Le pas assez sûr, le souffle ample et frondeur
En restant pleins et doux, l'envie de s'approcher  
De longer la route qui s'ouvrirait sur l'analogue
A deviner dans la pénombre, loin mais là
Il aura passé, le vrai rêve d'argile et ses traces
La paix de ceux qui ne meurent jamais
La frêle attirance pour l'excentration
L'idée que c'était, se pousser, une fin en soi
La trace d'une route qui s'ouvrirait sur le mitoyen
Sans la coupole des adages ni les drapeaux de plomb des lubies
Un bien commun, un peu de transparence 
Il aura disparu, le lent mouvement des amibes
Qui tiennent dans leur fibre glaireuse
Le miracle des reproductions
L'ignorance
L'autre assis derrière chaque soupir, l'étranger
Il aura glissé sur le sol dépravé,  englouti dans la faille
La séparation seule est sûre
Son art
Un coup asséné sur la nervure des reins
La séparation est une et seule matière de l'être dur
On le savait, bien sûr on le savait
Mais maintenant, on en pleurerait presque





Mars 2012