Courant d'air





Chez moi
La porte est restée grande ouverte
Tout le long des hivers
Les pièces se sont vidées
Les ombres éteintes
Seul le dos des cuillères brillait encore
J'ai mangé tout
Tout  avalé
J'ai bu à la pelle
Et beaucoup frissonné
Derrière la lumière rase 
C'était l'hiver
Chaque fois que minuit sonnait
Puis le jour d'après
Le dos appuyé au mieux
 Contre les congères
J'ai attendu sagement entre les glaces
Je l'avais promis
J'ai attendu
Les yeux oublieux des engelures
Regardant loin mais nulle part
Immobile, les doigts croisés
Il a fait très froid au creux des promesses
Là, comme c'est devenu dur !
Rigide au vent
Sous les desseins transis
Par ces blizzards qui m'ont traversée
Le temps craquelé
J'ai attendu
Grande ouverte 
Face à la porte
Grande ouverte.




Janvier 2011